Tutorat théorique : Ludwig Gunther / Tutorat plastique : Levesque Julien
Contact : ultravelvett@gmail.com
La recherche et le travail d’Anna Jondeau s’articulent principalement autour de la manipulation et de la réactivation de photographies vernaculaires. À travers la photographie, l’édition et la peinture, elle explore la manière dont les images anonymes du quotidien peuvent devenir des vecteurs de mémoire et de fiction. Sa méthode de travail repose sur la collecte d’archives visuelles (albums de famille, diapositives, cartes postales…) qui constitue toujours le point de départ de ses projets. Ce processus de recherche et de tri est pour elle une étape essentielle où s’élabore déjà une première forme de narration. L’emploi d’images préexistantes lui permet de repenser la création dans un monde saturé de visuels : elle cherche à réutiliser plutôt qu’à produire, à redonner vie plutôt qu’à ajouter. Cette économie du regard s’accompagne d’une réflexion sur la transmission, la survivance et la réinvention des images. À travers la photographie vernaculaire, Anna s’interroge sur les moyens de préserver la petite histoire et les mémoires individuelles, de les sauver de l’oubli en les ouvrant à d’autres récits et d’autres imaginaires. Ses projets questionnent comment la mémoire intime peut devenir collective. Comment à partir d’images trouvées un sentiment d’appartenance et d’intimité partagée se tisse. Les souvenirs, l’enfance et le quotidien familial forment la matière première de son travail. La frontière entre mémoire et imagination demeure volontairement poreuse.
Sur le plan visuel, Anna accorde une grande importance à la matérialité de l’image, à sa texture et à son aura. Par le flou, la trace et la dégradation elle évoque la fragilité de la mémoire et la part d’invisible qu’elle contient. Le flou devient un langage plastique à part entière qui traduit des impressions, des sensations, des absences. C’est une invitation faite au spectateur de projeter ses propres souvenirs dans les images qu’elle assemble.
