Design des média avec les félicitations du jury
Tutorat théorique : Victor Guégan / Tutorat plastique : Loic Le Gall
contact : @acidlena / lenathomas000@gmail.com
WHAT DOES IT TAKE (that I don’t have) TO BE SOMEONE ?
“Regarde un peu plus loin que le bout de ton nez !” me disait ma mère. Elle m’a souvent reproché une forme d’égocentrisme. Une incapacité à voir au-delà de moi-même. Je me suis toujours vexée de cette accusation. Cependant, il me semble aujourd’hui toujours impossible de la contredire.
Après tout, maman, comment faire quand il est inévitablement dans mon champ de vision ?
Elle s’énervait que je m’attarde aux miroirs. Elle menaçait parfois de les couvrir. Moi, je ne voulais pas disparaître.
J’ai consacré mes 5 années d’école d’art à des recherches sur de l’image de soi, la quête d’identité, le paradoxe de la perception de soi, l’autoportrait. Il n’aura finalement toujours été question que de ce bout de nez qui trône au milieu de mon visage.
Dans cet écrit, j’aborde et j’explore le concept d’autofiction, un concept littéraire français d’abord théorisé en 1977 par l’écrivain Serge Doubrovsky. J’envisage la transposition du concept au champ des arts visuels, et donc la possibilité d’une “autofiction visuelle” explorant et exploitant la supposée frontière entre fiction et réalité à travers l’image, et plus précisément la photographie. Pour ce faire, je m’intéresse particulièrement au travail complexe et passionnant de l’artiste et écrivain français Hervé Guibert.
Cet écrit est motivé par une tentative personnelle de comprendre ma propre relation conflictuelle avec les réseaux sociaux que j’estime avoir conditionné la relation que j’entretiens avec ma propre image, et fatalement moi-même.
En m’appuyant sur les principes littéraires du concept d’autofiction et sur le travail d’Hervé Guibert, j’interroge les évolutions récentes des médias et des technologies de l’image et de la communication, et leur impact sur notre relation à l’image et au vrai. Je m’intéresse à la façon dont ces changements ont profondément transformé la relation à soi et à sa propre identité. J’aborde la question de la pression sociale en rapport avec l’image de soi, renforcée par les réseaux sociaux, un espace où la limite entre fiction et réalité est plus fragile que jamais.
Je propose qu’aborder l’identité en ligne par le prisme de l’autofiction pourrait être un geste de reprise de pouvoir, une façon de s’émanciper, de se libérer soi-même d’une injonction à la vérité et à l’authenticité.
Dans cet écrit, je m’intéresse au concept d’autofiction, un concept littéraire français initialement théorisé en 1977 par l’écrivain Serge Doubrovsky. J’envisage la transposition du concept au champ des arts visuels, et donc la possibilité d’une “autofiction visuelle” explorant et exploitant la supposée frontière entre fiction et réalité à travers l’image, et plus précisément la photographie. Pour ce faire, je m’intéresse particulièrement au complexe et passionnant travail de l’artiste et écrivain français Hervé Guibert.
La motivation première de cet écrit est une tentative personnelle de comprendre ma propre relation conflictuelle avec les réseaux sociaux, que j’estime avoir conditionné la relation que j’entretiens avec ma propre image, et donc inévitablement avec moi-même.
En m’appuyant sur les principes littéraires du concept d’autofiction et sur l’œuvre guibertienne, j’interroge les évolutions récentes des médias et des technologies de l’image et de la communication, et leur impact sur notre relation à l’image et au vrai. Je m’intéresse à la façon dont ces changements ont profondément transformé la relation à soi et à l’identité. J’aborde la question de la pression sociale découlant de l’image de soi, renforcée par les réseaux sociaux, un espace où la limite entre fiction et réalité est plus fragile que jamais.
Je propose qu’aborder l’identité en ligne par le prisme de l’autofiction pourrait être un geste de reprise de pouvoir, une façon de s’émanciper, de se libérer soi-même d’une injonction pressante à la vérité et à l’authenticité.
WHAT DOES IT TAKE (that I don’t have) TO BE SOMEONE ?
“Look further than the end of your nose !” my mother used to tell me.
She often blamed me for a sense of self-centrism, an inability to look beyond myself. This accusation always made me upset. However, it still seems impossible to disagree with her.
After all, Mom, how would I ignore what’s inevitably in sight?
She got mad I stopped to look in mirrors and threatened to cover them up. I did not want to disappear.
I have dedicated the five years spent in art school to researching self-image, the quest for identity, the self-perception paradox, and self-portraits. It was only ever about the tip of that nose, sitting enthroned in the middle of my face.
In this essay, I tackle and explore the concept of autofiction, a French literary concept first theorized in 1977 by author Serge Doubrosky. I envision the possibility of transposing this concept to the field of visual arts, and so the possibility of a “visual autofiction”, exploring and exploiting the pretended line between reality and fiction through image, and more especially photography. To this end, I particularly studied the complex and fascinating work of French author and artist Hervé Guibert.
This essay is motivated by a very personal attempt to understand my own conflictual relationship with social media, which I think shaped the relationship I have with my own self-image, and fatally myself.
Relying on the concept of autofiction and Hervé Guibert’s work, I question the recent evolution of technologies and media with their impact on our relationship to images and truth. More especially how they deeply transformed the sense of self and identity. I discuss the social pressure related to self-image, enhanced by social media, a space where the line between fiction and reality is blurrier than ever.
I suggest that approaching identity online according to the principles of autofiction could be a gesture of empowerment and a way to free yourself from an injunction to truth and authenticity.